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Spectacle vivant et développement durable

Le secteur du spectacle vivant fait face à des enjeux de plus en plus prégnants en matière de développement durable. La prise de conscience de l’impact environnemental des acteurs du secteur s’accroît, les poussant à adopter de nouvelles initiatives en faveur de plus de durabilité.

Enjeux rencontrés et initiatives enclenchées

Quels sont les champs d’application concernés et les initiatives concrètes mises en place par les lieux culturels ?

Consommation d’énergie : Ces lieux nécessitent une quantité importante d’énergie pour l’éclairage, le son ou encore la climatisation. Depuis plusieurs années, L’Opéra de Lyon a réalisé des investissements importants dans des systèmes d’éclairage LED à haute efficacité énergétique, une transition qui leur a permis de réduire leur consommation d’électricité.

A Pont-Sainte-Marie, près de Troyes (Aube), se trouve le premier cinéma écologique de France.  Construite en 2022 dans une logique écoresponsable, la salle à taille humaine est constituée de murs en bois avec une isolation en paille, de panneaux solaires, de projecteurs laser à faible consommation énergétique, d’un système de récupération des eaux, d’un chauffage à la biomasse, ainsi que de toilettes sèches.

Gestion des déchets : Une quantité importante de déchets (programmes imprimés, plastiques ou matériaux de scénographie) sont constamment générés. La gestion efficace des déchets, via le recyclage, la réutilisation et la réduction des déchets à la source, est devenue cruciale. Pour aller en ce sens, Le Théâtre Le Grand T (Nantes) limite l’usage des bouteilles en plastique en distribuant, parmi d’autres actions, des gourdes aux salariés et aux compagnies artistiques et fait appel à une association locale (La Ressourcerie Culturelle) pour récupérer et revaloriser une partie des matériaux de scénographie.

Mobilité et transports : Les déplacements, que ce soit des spectateurs, des artistes et même du personnel, représentent le premier émetteur carboné du secteur. Certains établissements se mobilisent pour encourager le recours aux mobilités douces : le Grand T a fait construire des abris-vélos sur son site et verse des indemnités aux salariés qui se déplacent en vélo ou en trottinette.

De son côté, le Festival « off » d’Avignon travaille sur « l’organisation d’un système de fret ferroviaire mutualisé pour les décors des compagnies » et négocie avec la SNCF pour tenter de la convaincre d’un allongement des horaires de train en soirée pour la région Sud, après l’avoir fait en Occitanie.

Approvisionnement : Les lieux de spectacle vivant peuvent jouer un rôle important à l’échelle du territoire en soutenant les fournisseurs et les producteurs locaux et durables. C’est un des engagements RSE du Théâtre de Lorient, centre dramatique national qui travaille au maximum sur le principe du circuit court : il développe ses approvisionnements auprès de la filière bio et locale pour ce qui est de la restauration du public et des artistes (13 fournisseurs sur 16 sont des fournisseurs bio ou locaux) et 6 fournisseurs-traiteurs sur 7 les livrent à vélo.

Sensibilisation et éducation : C’est aussi dans ce champ que les lieux de spectacle vivant peuvent agir, en sensibilisant leur public mais aussi leur personnel aux enjeux du développement durable. Ils sont de plus en plus nombreux à avoir créé un service RSE (responsabilité sociale et environnementale) dans leur organisation.

 

Ressources à destination des professionnels

Plusieurs rapports, guides ou ressources ont émergé ces dernières années afin de réfléchir collectivement autour de ces questions et d’aider les lieux culturels à mettre en œuvre des pratiques durables.

Un guide juridique pour le réemploi des éléments de scénographie

Le récent guide produit par l’agence Plinth propose aux acteurs publics de la culture des méthodes et solutions concrètes pour réutiliser de manière créative les matériaux et objets de scénographie qui sont encore le plus souvent non réemployés, voire détruits après usage unique.

Un livre blanc pour un numérique plus responsable

L’objectif du livre blanc « Acteurs culturels : des pistes pour un numérique plus responsable », rédigé par notre partenaire Cyril Leclerc du collectif Les Œuvres Vivres, est d’aider les professionnels qui chercheraient à réduire leur empreinte environnementale à mettre en place une utilisation raisonnée, réfléchie et adaptée de leurs outils numériques.

Rapport du Syndeac 2023

Le Syndicat des Entreprises Artistiques et Culturelles (plus de 450 structures) présentait en avril 2023 une feuille de route détonante dédiée à la « mutation écologique » du secteur. Elle liste une somme d’engagements des acteurs culturels et des propositions de réformes aux pouvoir publics pour sortir d’un système productiviste où le nombre des spectacles et leurs modes de diffusion sont jugés problématiques.

Enquêtes et études de public

Le 7ème engagement du rapport du Syndeac consiste en la réalisation d’une étude à l’échelle de l’ensemble de leurs adhérents sur la question de la mobilité des spectateurs.

Les études de public constituent des outils précieux pour aider les lieux culturels à définir leur stratégie de développement durable. Elles permettent de comprendre les attentes et les préoccupations des spectateurs en matière de développement durable ou d’évaluer l’impact environnemental de certaines activités (enquêtes sur les comportements de consommation ou sur les modes de transport utilisés…).

© L’Oeil du Public
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